Male gaze
Le cinéma est imprégné du « male gaze », un concept développé par Laura Mulvey1, pour dénoncer le regard masculin hétérosexuel qui sexualise les femmes représentées à l’écran. Il s’agit en fait d’une regard triple : celui du producteur dont la caméra se concentre particulièrement sur les corps féminins. Elles n’ont d’ailleurs souvent que le rôle d’objets de plaisir, que ce soit pour les personnages masculins à l’intérieur du film et pour les spectateurs, passifs au cinéma, qui appliquent aussi ce regard réifiant (qui transforme en chose).
Le Test de Bechdel
C’est dans sa BD La Règle2, qu’Alison Bechdel invente ce qui deviendra le Test de Bechdel. Il a pour but de savoir si un film représente vraiment les femmes. Trois critères sont pris en compte : au moins deux femmes doivent être nommées ; elles doivent parler entre elles ; leur conversation ne doit pas être en rapport avec un homme. Si l’œuvre ne coche pas tous ces critères, alors on peut penser qu’elle est centrée sur des personnages masculins. À titre d’exemple, la trilogie originale de Star Wars, Fight Club, Avatar ou encore le Seigneur des anneaux ne passent pas le test.
Les images de la violence
Dans son essai Désirer la violence3, Chloé Thibaud explique que les films nous apprennent dès le plus jeune âge des schémas sexistes et violents envers les femmes qui s’inscrivent ensuite comme normaux dans nos imaginaires. C’est le cas par exemple des histoires d’amour toxiques, des scènes de viol érotisées ou encore des féminicides. Voir à répétition des images de non-consentement finit par les banaliser et minimiser leur gravité.
Pour aller plus loin :
- L’émission de Radio France à ce propos : Le cinéma, véhicule d’une culture du viol ? | France Culture
- Le documentaire Brainwashed, de Nina Menkes sorti en 2022
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