« Le masculin est neutre »

Le masculin choisi par des hommes

Les grammairiens du XVIIe siècle qui ont contribué à façonner le français ont eux-mêmes affirmé la prévalence du masculin : « Parce que le genre masculin est le plus noble, il prévaut tout seul contre deux féminins » selon Claude Favre de Vaugelas ou encore « Quand les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte » selon Dominique Bouhours1.

Des effets sur nos représentations

Les psychologues Markus Brauer et Michaël Landry2 ont mené 5 études pour comprendre si le masculin générique a des impacts sur nos représentations. Autant les adultes que les enfants imaginent plus d’hommes lorsque le masculin générique décrit des professions ou des situations. Les phrases épicènes (qui ne marquent pas le genre) ouvrent la possibilité de prendre en compte les femmes.

Monique Wittig dans La pensé straight3 explique également que les hommes se sont octroyés l’universalité à travers le masculin générique. Ainsi, les femmes ne peuvent jamais être de véritables sujets dans la langue. Elles ne font qu’imiter l’universalité.


  1.  Elodie Pinel, « Sylvia Duverger sur l’écriture inclusive », Qui a peur du féminisme ?, URL : Qui a peur du féminisme ? – Blog et podcast d’Elodie Pinel (consulté le 23/07/2025). ↩︎
  2. Markurs Brauer, Michaël Landry, « Un ministre peut-il tomber enceinte ? L’impact du générique masculin sur les représentations mentales », L’Année psychologique, 2008, URL : Un ministre peut-il tomber enceinte ? L’impact du générique masculin sur les représentations mentales – Persée (consulté le 23/07/2025).  ↩︎
  3. Monique Wittig, The straight Mind and other Essays, Boston, Beacon Press, 1992. ↩︎

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